C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur car les larmes cristallisent un sujet de société autour du tabou de l’expression de ses sentiments et même autour de l’expression de sa souffrance.

N’avez-vous pas déjà entendu ou dit : “Non s’il te plait ne pleure pas”, “Je préfère ne pas venir sinon je vais pleurer”, “Je ne sais pas quoi faire quand on pleure devant moi”.

Je trouve personnellement cela assez incroyable que les larmes, les pleurs, soient à ce point un sujet sensible.

Je vais donc tout d’abord rappeler quelques faits :

  • Les larmes n’ont jamais tué personne ! Et cela est vrai que ce soit pour celle qui les produit ou bien pour la personne qui les reçoit,
  • Les larmes ne font pas de vous quelqu’un de faible ou de “trop” sensible,
  • Les larmes ne sont pas toujours liées à une émotion de tristesse,
  • Les larmes peuvent être un appel à la consolation. C’est donc aussi un cadeau de confiance qui est fait et qui attends une réponse,

Malgré tout vous n’avez pas forcément besoin de faire quoi que ce soit si quelqu’un pleure devant vous. Mais, surtout, ne pointez pas du doigt le fait qu’une personne pleure, ne fuyez pas non plus, juste accepter que son mode de communication passe par le biais des larmes.

Les larmes sont quelque chose de tout à fait naturel. D’ailleurs à la naissance nous pleurons, et ce sont les pleurs les plus beaux que des parents puissent entendre puisqu’ils signifient la vie. Alors pourquoi rejeter les larmes dû à une souffrance ? Et notamment dans le deuil. Pourquoi ces larmes rendent elles si mal à l’aise ? Est-ce parce que cela nous renvoie à notre impuissance ? A notre incapacité à consoler ? Ou parce que l’on souhaite à tout prix éviter la souffrance de l’autre ? 

Personnellement je pleure énormément, quand je suis triste, quand je suis en colère, quand je trouve une situation injuste, mais aussi quand je trouve quelque chose de touchant, ou quand je vis un moment merveilleux. Est-ce que j’ai à chaque fois besoin d’être consolé ? Non. Est-ce que ça me fait mal qu’on me dise “bah tu pleures ?” Oui. La question ne se pose pas lorsque nous rigolons. Et pourtant parfois nous rigolons à des moments extrêmement gênants.

La question est donc : est-on capable de discerner l’émotion de l’autre et donc de savoir quand il a besoin d’être consolé/aidé/supporté/rassuré/accepté ?

Alors je précise que c’est complètement normal de ne pas être confortable et prêt à recevoir les émotions des autres, mais en l’occurrence ici je fais référence aux réactions que les endeuillés peuvent rencontrer et qui ajoute à la souffrance déjà présente. Dans ce questionnement je vous conseille fortement le livre Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND.

PS : Si vous ne pleurez pas, cela ne fait pas de vous quelqu’un d’insensible. On fonctionne tous différemment et de façon unique. L’expression des émotions est quelque chose de très intime et souvent incontrôlable.